Chicken tandoori à Little India

Singapour a connu dimanche dernier ses premières émeutes depuis 40 ans, suite à la mort d'un travailleur immigré indien, écrasé par un bus qui l'avait transporté puis chassé car trop éméché, quelques minutes auparavant. Les secours ayant mis une demi-heure à arriver, le pauvre homme est mort, ce qui a aussitôt déclenché la colère de ses comparses, qui se sont mis à jeter sur le bus poubelles et autres projectiles. Cette foule en colère a gonflé comme un naan et la colère est encore montée d'un cran, pour finalement retourner une voiture de police, en bruler une autre ainsi qu'une ambulance. Pas de panique, on est loin de Villiers-le-bel en 2007 ou même d'un simple nouvel an dans la banieue de Mulhouse ! Mais pour les singapouriens ce qui s'est passé est juste inimaginable.
Quand on regarde le quotidien singapourien Straits times on est d'abord surpris que les journalistes ne fassent que reporter des communiqués officiels et n'investiguent pas pour savoir ce qui s'est réellement passé. La police a immédiatement lancé des appels à témoins pour identifier les émeutiers et les punir, mais n'a pas appelé pas les témoins de l'accident à se manifester.

Le fait que le chauffeur du bus ai été arrêté semble-t-il signifier qu'il aurait écrasé l'homme intentionnellement ? 

Les actions : interdiction de vente d'alcool pendant ce weekend à Little India, installation de 26 caméras de surveillance supplémentaires dans le quartier, et bien sur l'arrestation d'une trentaine d'indiens qui risquent non seulement un méchant "caning" mais aussi 7 ans de prison, voir l'article du Petit Journal pour plus d'informations

http://www.lepetitjournal.com/singapour/societe/171722-societe-singapour-connait-sa-plus-grave-emeute-depuis-40-ans?utm_source=Oempro&utm_medium=Email&utm_content=Subscriber%231839&utm_campaign=NL%20singapour

Evidemment le racisme sous-jacent entre indiens et chinois n'attend que de tels évènements pour ressurgir.

Comment en tant qu'européen ne pas s'émouvoir du sort et du traitement de tous ces Foreign workers anonymes qui font vivre et tourner Singapour? Parqués dans des dortoirs miteux ou dans des bomb shelters pour un salaire de misère et ne jouissant d'aucun droit. En bonne française, je me suis toujours dit que si tous ces travailleurs étrangers faisaient la grève le même jour, Singapour serait paralysé. En effet, plus de maids pour préparer les repas, faire les courses, s'occuper des enfants et des vieillards, plus de ménage, de lessive, plus de service dans les restaurants, plus de chantiers en construction, plus de plant pruning dans la ville, plus de médaille olympique au tennis de table, plus de bagages à Changi Airport,... bref le chaos. 

Il existe des histoires aberrantes de Domestic worker ayant travaillé 10 ans à Singapour sans un seul jour de congé, d'ouvriers renvoyés chez eux dès qu'ils avaient un problème de santé... Je vous l'ai déjà dit : Singapour est une ville sure, mais pas pour tout le monde.